C’est le montant en $ qu’a nécessité la mise au point du modèle V3 de DeepSeek, la petite dernière des IA générative qui est proposée au téléchargement depuis quelques jours. Quand le gouvernement américain nous annonce avec fracas et grand renfort de communication un plan d’investissement de 500 000 000 000 $ sur 5 ans pour le développement de l’IA, on a le droit d’être surpris par le coût de lancement de DeepSeek.
Pensez-donc, 0,001% de la force de frappe de l’économie américaine a suffit pour bousculer les certitudes des marchés concernant l’IA. Et comble de l’horreur, le laboratoire à l’initiative de cet outil est chinois ! Double coup dur pour Oncle Sam, son Président et son économie. Résultat : panique sur les marchés, l’action Nvidia dévisse de 17% (600 milliards de dollars de capitalisation boursière envolés en une seule séance) et les GAFAM s’interrogent sur les investissements passés et surement futurs.
Même si aujourd’hui, V3 est encore un peu brut de décoffrage et que sa capacité à répondre de façon efface aux questions qu’on lui pose est (très) encadrée de part sa « nationalité », il n’empêche que c’est un sacré coup de semonce face au modèle économique actuel autour de l’IA qui consiste à consommer du cash par centaines de millions pour pouvoir stocker et analyser toutes les données que nous offrons à ChatGPT, Copilot ou Gemini. De quoi peut-être redonner espoir aux scientifiques, chercheurs et entrepreneurs français de la tech qui ne voyaient pas comment rivaliser leurs concurrents d’outre atlantique.
Alors, simple changement de modèle ou de scenario technologico-fiancier, jeu d’échec politique, ou biens prémices annonciateurs d’une bulle qui va bientôt exploser à la face du monde (en attendant la suivante) ? Wait and see comme on dit dans la silicon valley.